À propos du livre du sociologue Hamit Bozarslan, qui analyse les logiques de radicalisation des régimes autoritaires. Derrière une façade démocratique, l’Iran, la Russie et la Turquie, présentent des similitudes structurelles : culte du chef, "pureté" de la nation, et mobilisation de la religion...
L'anti-démocratie est-elle le nouveau visage de l'avenir ? Les régimes iranien, russe et turc aimeraient sans doute le faire accroire. Derrière une façade démocratique, tous trois donnent à voir une même fuite en avant. Culte d'un chef infaillible investi d'une "mission historique" ; "pureté" de la nation trop longtemps humiliée et volonté de revanche face à un Occident corrupteur ; mobilisations de la religion ; organisation d'un État parallèle fondé sur les liens personnels, la corruption et l'accaparement des ressources ; développement d'un appareil sécuritaire pour répondre à une paranoïa savamment entretenue vis-à-vis des "ennemis extérieurs et intérieurs" ; institutionnalisation d'une réalité alternative sur laquelle les faits n'ont plus de prise... Plongée au cœur des logiques de radicalisation des régimes autoritaires, cette comparaison aiguisée entre l'Iran, la Russie et la Turquie de ce début de XXIe siècle est un puissant avertissement pour nos démocraties qui doutent d'elles-mêmes.
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Un entretien enregistré en novembre 2021.
Hamit Bozarslan, Directeur d'études à l'EHESS, auteur notamment de L’anti-démocratie au XXIe siècle (CNRS, 2021), membre du Conseil de rédaction d'Esprit.
Un entretien mené par Anne-Lorraine Bujon, directrice de la rédaction d'Esprit.
Références