“Soyez maudits, chiens turcs et traîtres arméniens, vous n’en profiterez pas.” Les élèves du secondaire du village arménien d’Erkedj ont tagué cette inscription sur les murs de leur collège-lycée, avant de partir définitivement de la région de Karvachar, rapporte le journal arménien Golos Armenii.

Selon les termes de l’accord de cessez-le-feu signé dans la nuit du 9 au 10 novembre entre Bakou, Erevan et Moscou, mettant fin à quarante-quatre jours de combats acharnés, les Arméniens doivent quitter toute la zone tampon autour du Haut-Karabakh, conquise de haute lutte lors de la première guerre du Karabakh (1988-1994) au prix de plusieurs milliers de morts.

Et les régions de Karvachar (Kelbadjar, en azéri), Agdam et Latchine doivent être vidées de leurs habitants arméniens avant le 1er décembre, pour laisser place libre aux Azerbaïdjanais, qui avaient fui la zone il y a un quart de siècle.

Mais comme l’illustre la locution “traîtres arméniens” laissée par les élèves, la société arménienne perçoit cet accord tripartite comme un fait de haute trahison de la part du Premier ministre Nikol Pachinian, que des protestations ininterrompues depuis le 10 novembre à Erevan appellent à la démission.

Rien ne doit tomber entre les mains des Azerbaïdjanais

Pendant qu’Erevan manifeste, les Arméniens du Karabakh se préparent à l’exode. “Les habitants détruisent, cassent, brûlent et dépè