Montpellier : des avocats mobilisés pour défendre les soldats arméniens prisonniers en Azerbaïdjan
Le barreau de Montpellier est à l'origine d'une mobilisation nationale pour venir en aide à ces militaires emprisonnés.
Ils sont déjà 70 avocats à avoir, nationalement, répondu favorablement à l'appel lancé par le barreau de Montpellier pour un délicat exercice de défense de soldats incarcérés en Azerbaïdjan. De quoi s'agit-il ? Des conséquences du conflit qui oppose l'Arménie et l'Azerbaïdjan depuis plus d'une année. Actuellement, plusieurs dizaines de militaires arméniens sont en détention à Bakou.
"Les familles de ces prisonniers m'ont demandé de lancer un appel aux avocats de France parce qu'au départ 44 soldats, désormais 77, ont été condamnés à de lourdes peines de prison, entre 6 et 20 ans, parce qu'ils ont été trouvés en possession d'armes de guerre sur les lignes de cessez-le-feu", développe Me Luc Kirkyacharian, avocat montpelliérain, par ailleurs membre d'honneur du barreau de Yerevan. "Ils ont été jugés pour "terrorisme" alors que la convention de Genève dispose que les soldats prisonniers de guerre doivent être rapatriés dans leur pays d'origine."
Pour l'heure, tous ces jeunes militaires condamnés ont fait appel de leur condamnation et si la date de leur prochain procès n'est pas encore connue, la mobilisation a été lancée dans l'hexagone. Mais pourquoi les avocats d'Arménie ne s'emparent-ils pas de l'affaire ? "Le barreau de Yerevan s'est mobilisé mais nos confrères ont abandonné à la demande des familles qui pensent qu'ils seront empêchés de faire leur travail car ils sont arméniens", répond Me Kirkyacharian.
Alors, en passant par tous les Ordres des avocats de France, ce sont donc déjà 70 robes noires, dont Me Nicolas Bedel de Buzareingues, le bâtonnier de Montpellier, qui sont prêtes à aller ferrailler. Les autorités arméniennes doivent prendre en charge les frais.
"Ce n'est pas un soutien politique"
"Ce n'est pas un soutien politique mais un engagement personnel à partir en Azerbaïdjan, pays où les libertés individuelles sont peu considérées" poursuit Me Kirkyacharian, évoquant des vidéos de torture de soldats qui circuleraient et l'aide précieuse de la Croix-Rouge internationale pour identifier les disparus. Les écueils restent pourtant nombreux pour que cette coopération internationale puisse se faire, comme obtenir un visa mais aussi se placer là-bas sous protection d'une nation, dans cette zone de guerre où la France n'a pas de force armée.
Mais les juristes sont prêts et motivés : "On ne connaît pas encore le calendrier, ce n'est pas un cadeau car on ne connaît pas le risque et il se peut que l'on ait besoin d'un plus grand nombre de confrères", indique l'avocat montpelliérain.
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