L’Ami arménien, d’Andreï Makine: son roman le plus émouvant
CRITIQUE - L’académicien signe un très beau livre sur l’amitié entre deux adolescents en Sibérie à la fin des années 1960.
Entre le narrateur, âgé de 13 ans, vivant dans un orphelinat de Sibérie, et Vardan, de un an son aîné, l’amitié se noua face à une bande de petites brutes. Le plus jeune prit la défense de celui qui avait le profil du bouc émissaire idéal: fragile, sensible, différent. Vardan entraîne alors son nouvel ami dans le quartier où il vit. Au «Bout du diable» cohabitent quelques perdants de l’histoire, des anciens détenus, des destins fracassés et surtout une petite communauté arménienne à laquelle appartient le garçon.
À lire aussiAndreï Makine reçu à l’Académie française: la Coupole sous le charme russe
L’orphelin protecteur ne peut rien contre la maladie pulmonaire dont est atteint Vardan, mais il découvre grâce à lui ce «royaume d’Arménie», un îlot de tendresse malgré les tragédies passées et présentes. Ici, les Arméniens attendent le jugement de certains des leurs détenus dans la prison voisine, antichambre du Goulag. Des photos de famille jaunies, sur lesquelles une fillette serre entre ses mains une poupée, témoignent d’un «passé interdit aux aveux» qui va pourtant révéler…
YVES GRAVA
le
Un très beau livre, 188 pages d'écriture parfaite, singulière et poétique, et une histoire très émouvante -sans mièvrerie- dont on aimerait dire, en bravant le ridicule, qu'elle élève l'âme.
TOTO
le
Chef d’œuvre !