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En Turquie, le jeu dangereux d’Erdogan

En menaçant de renvoyer dix ambassadeurs, dont ceux de la France, de l’Allemagne et des Etats-Unis, le président turc renforce son isolement diplomatique et met la Turquie à la merci d’une crise monétaire d’ampleur.

Publié le 25 octobre 2021 à 06h42, modifié le 25 octobre 2021 à 11h04 Temps de Lecture 4 min.

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Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’adresse à ses partisans à Eskisehir (Turquie), le 23 octobre 2021.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan aime toujours autant les coups d’éclat. En déplacement, samedi 23 octobre, à Eskisehir, dans le nord-ouest du pays, il a donné de la voix, réitérant la menace, proférée quelques jours plus tôt, de renvoyer « le plus vite possible » dix ambassadeurs en poste à Ankara, dont ceux de la France, de l’Allemagne et des Etats-Unis. Sept des pays visés sont des alliés de l’OTAN, six sont des membres de l’Union européenne, trois sont les principaux partenaires d’Ankara.

Lundi à l’aube, l’expulsion des diplomates, dont l’ambassadeur de France, Hervé Magro, semblait devoir être annoncée ce même jour, après la réunion du conseil des ministres prévue à 15 heures, que M. Erdogan préside, puisqu’il exerce désormais les fonctions de président et de premier ministre. Allait-il reculer ou choisir d’aller au-devant d’une crise inédite, dont il risque de ne pas sortir grandi ?

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Samedi, le chef d’Etat turc semblait déterminé. « J’ai donné l’ordre nécessaire à notre ministre des affaires étrangères, ces dix ambassadeurs doivent être déclarés personæ non gratæ le plus vite possible », avait-il lancé à un parterre d’admirateurs. « Ils vont apprendre à connaître la Turquie », avait-il ajouté sous les acclamations de la foule.

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Cette nouvelle algarade intervient après que les dix ambassadeurs visés, tous en poste à Ankara, ont lancé un appel commun à la libération d’Osman Kavala, le mécène turc emprisonné depuis quatre ans sans jamais avoir été condamné. Dans un communiqué publié lundi 18 octobre, le Canada, la France, la Finlande, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède et les Etats-Unis avaient réclamé un « règlement juste et rapide de l’affaire ». Cet appel a fait suite à une décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), laquelle a ordonné la libération du mécène, ce qu’Ankara refuse de faire.

A rebours de ses dernières intentions

La réaction du président Erdogan a été cinglante. Dans l’avion qui le ramenait d’une tournée en Afrique, il a menacé de renvoyer les diplomates signataires de l’appel. A première vue, sa déclaration semblait saugrenue, assimilable à une gesticulation. Surtout, elle allait à rebours des intentions qu’il affichait récemment, à savoir un recalibrage de sa politique étrangère vers une accalmie.

Mevlüt Çavusoglu, le chef de la diplomatie turque, ne savait plus sur quel pied danser. Chargé d’appliquer la décision présidentielle, il a un instant tenté de convaincre son patron que le moment était peut-être mal choisi. Renvoyer l’ambassadeur des Etats-Unis à quelques jours du sommet du G20, prévu pour se tenir samedi 30 et dimanche 31 octobre à Rome, n’était peut-être pas une bonne idée.

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