Turquie: Osman Kavala et les «meneurs» de Gezi de retour devant la justice

Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer

Osman Kavala est le dénominateur commun des deux affaires jointes en une seule qu’une cour d’assises turque commence à examiner ce vendredi. 

En février 2020, le philanthrope et huit coaccusés étaient acquittés des charges de « tentative de renversement du gouvernement » pour leur rôle présumé dans les manifestations de Gezi en 2013. Mais Osman Kavala n’a jamais été libéré. Il a aussitôt été mis en cause dans une autre affaire liée, cette fois, à son rôle supposé dans le coup d’État manqué de juillet 2016.

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Ce sont donc ces deux affaires – celle de Gezi, dont l’acquittement a finalement été annulé, et celle du putsch avorté – qu’un unique tribunal va désormais juger.

« C’est une façon de dire à la justice : "Tu n’as pas trouvé de preuves ? Regarde un peu par ici… Toujours pas ? Alors regarde de ce côté…" Le but est d’aboutir à une condamnation à tout prix. Mais le procès de Gezi est vide de preuves. Ils peuvent le combiner avec tous les dossiers qu’ils veulent, il n’y aura jamais aucun autre verdict possible que l’acquittement », assure Evren Isler, avocate de la défense dans le procès de Gezi.

Seul accusé en détention dans ces deux procès, Osman Kavala est emprisonné depuis trois ans et demi sans avoir jamais été condamné, et malgré une décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ordonnant sa libération.

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