Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Haut-Karabakh : huit anciens dirigeants de l’ex-république autoproclamée détenus en Azerbaïdjan

Trois ex-présidents figurent parmi les prisonniers capturés lors de la chute de l’enclave. Ils devront répondre d’activités criminelles, de terrorisme, voire de crimes de guerre. Bakou n’a encore fixé aucune date de procès.

Par 

Publié le 02 novembre 2023 à 12h30

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

L’ancien président du Haut-Karabakh, Arayik Haroutiounian, lors d’une conférence de presse à Paris, le 7 décembre 2022.

Plus de 100 000 Arméniens ont fui le Haut-Karabakh en quelques jours après l’offensive éclair lancée par l’Azerbaïdjan, le 19 septembre, qui a conduit à la chute de l’enclave séparatiste. Mais les forces de Bakou n’ont pas laissé partir tout le monde : huit anciens dirigeants de l’ex-république autoproclamée ont été arrêtés et sont détenus, depuis, dans la capitale azerbaïdjanaise.

Parmi eux figurent trois ex-présidents de l’ex-république autoproclamée : Arayik Haroutiounian, qui dirigeait le territoire séparatiste depuis mai 2020 avant de démissionner le 1er septembre ; Arkadi Ghoukassian, président de 1997 à 2007, et Bako Sahakian, qui a occupé ce poste de 2007 à 2020.

Le dernier chef du Parlement, Davit Ichkhanian, a lui aussi été arrêté, ainsi que David Babayan, ancien ministre des affaires étrangères et conseiller du président, le général Davit Manoukian, l’ex-ministre de la défense (2015-2018) Levon Mnatsakanian, et le banquier d’affaires milliardaire Ruben Vardanian, éphémère ministre d’Etat (de novembre 2022 à février 2023).

Prise de guerre inestimable

Ces arrestations ont marqué la volonté de Bakou de reprendre rapidement et fermement le contrôle de cette enclave disputée, jusqu’ici peuplée en majorité d’Arméniens, mais considérée par le droit international comme appartenant à l’Azerbaïdjan.

Ces huit anciens responsables devront répondre d’activités criminelles, a annoncé l’agence de presse gouvernementale azerbaïdjanaise APA. Arayik Haroutiounian, commandant en chef des forces armées séparatistes pendant la guerre de quarante-quatre jours à l’automne 2020, était visé par un mandat d’arrêt de Bakou depuis qu’il avait reconnu avoir ordonné une frappe de missile, en octobre 2020, sur la deuxième plus grande ville d’Azerbaïdjan, Gandja.

David Babayan a quant à lui fait l’objet de vingt-cinq chefs d’accusation différents, pour « séparatisme » et « terrorisme ». Parmi les anciens dirigeants arrêtés, certains sont également accusés d’avoir commis des crimes de guerre lors de la première guerre pour le contrôle de l’enclave (1988-1994), qui s’était alors soldée par la défaite humiliante de l’Azerbaïdjan face à l’Arménie.

Bakou, qui tient aujourd’hui sa revanche avec la reprise totale du Haut-Karabakh, considère qu’avoir servi dans l’ex-république autoproclamée est un crime. Après plus de trente ans d’existence, cette entité politique – dont personne n’a jamais reconnu l’indépendance, proclamée en 1991, pas même l’Arménie – a été dissoute le 28 septembre.

Pour le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, la capture de ces anciens dirigeants est une prise de guerre inestimable. « C’est une revanche personnelle, et une façon de renforcer son image dans son pays, explique Benyamin Poghosian, chercheur au centre de réflexion Applied Policy Research Institute, à Erevan. Leur procès, dont la date n’est pas fixée mais qui sera public, sera l’occasion de dire, en substance : “Maintenant, vous allez souffrir”. »

Il vous reste 55.43% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.