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Extrême droite : le patron des Zouaves Paris part combattre au Haut-Karabakh

Marc de Cacqueray-Valmenier, chef du groupuscule d’extrême droite violent, fait savoir qu'il s’est engagé dans les rangs arméniens. Son groupe avait manifesté son soutien à la province sécessionniste à plusieurs reprises.
par Pierre Plottu et Maxime Macé
publié le 30 octobre 2020 à 15h04

Des paroles il est visiblement passé aux actes. Le leader du groupuscule d'extrême droite Zouaves Paris (ZVP), Marc de Cacqueray-Valmenier, a fait savoir sur Instagram qu'il est parti se battre aux côtés des Arméniens au Haut-Karabagh en conflit avec l'Azerbaïdjan. Sur leurs canaux de communications habituels, les Zouaves Paris avaient annoncé à plusieurs reprises leur soutien à la province séparatiste, l'inscrivant dans un conflit plus global contre les musulmans. Ils estiment en effet que «le futur de notre continent et de notre civilisation est en jeu au Haut-Karabagh».

Pour illustrer son engagement, Marc de Cacqueray a diffusé une photo de lui en uniforme avec dans les mains un fusil d'assaut qui pourrait être un Kalachnikov. Sur son buste, deux patchs : un drapeau arménien et une totenkopf, la tête de mort utilisé par certaines unités SS. Le visuel est légendé «Direction : le front». Il a d'ailleurs fait connaître sa volonté de créer «une brigade de volontaires étrangers» en collaboration avec les autorités locales. Dans l'intervalle, il enjoint ses camarades de ne pas se rendre sur place, au risque de se faire refouler à la frontière.

Fasciste revendiqué

La proposition faite d'aller se battre en Azerbaïdjan s'inscrit dans une longue tradition à l'extrême droite radicale. Dans les années 70, plusieurs dizaines de militants de la mouvance étaient partis se battre au Liban dans les rangs des Phalanges chrétiennes. Plus tard, on les retrouvera aux côtés des Karens en Birmanie ou dans les rangs de l'Unita en Angola. Plus récemment, c'est le conflit ukrainien qui a attiré les combattants nationalistes et suprémacistes français des deux côtés de la ligne de front. Marc de Cacqueray a confirmé à Libé s'être rendu en Ukraine l'hiver dernier tandis que les Zouaves Paris ont plus d'une fois manifesté leur soutien et leur admiration aux néonazis du régiment Azov.

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A Libération, qui l'a rencontré en 2019, Marc de Cacqueray-Valmenier disait sans détour «être fasciste». Mais réfutait cette étiquette pour son groupe, les Zouaves Paris, fer de lance de la violence d'extrême droite dans la capitale. Un groupuscule dédié à «tenir la rue», nous disait-il également. Ratonnades, participation aux émeutes des premiers actes de gilets jaunes, attaque du NPA dans les cortèges en jaune, agression d'un journaliste dans une manif Marchons enfants, affrontements avec les antifas (dont dernièrement l'attaque de leur bar emblématique à coups de manches de pioche)… Hormis deux tractages anecdotiques, les Zouaves Paris ne font de la politique qu'avec leurs poings dans la plus plur tradition du GUD, dont ils se réclament. Ils attirent ainsi les militants les plus violents des différents groupes d'extrême droite parisiens (dont Génération identitaire) et sont en lien avec toute la mouvance. D'abord pour la bagarre.

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