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Rapprochement à petits pas entre l’Arménie et la Turquie

Un an après le conflit de l’automne 2020 dans le Haut-Karabakh, Erevan et Ankara ont repris le dialogue, notamment sur les questions de transport dans le Caucase, laissant entrevoir une possible normalisation de leurs relations.

Par  (Istanbul, correspondante) et  (Envoyée spéciale à Erevan)

Publié le 29 septembre 2021 à 19h03, modifié le 29 septembre 2021 à 19h06

Temps de Lecture 4 min.

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Environ 3 000 Arméniens ont défilé à Erevan, le 26 septembre 2021, pour commémorer les victimes de la guerre contre l’Azerbaïdjan, dans le Haut-Karabakh, un an plus tôt.

Un an après la guerre dans le Haut-Karabakh, l’Arménie et la Turquie, qui a permis à l’Azerbaïdjan de remporter la victoire, seraient-elles tentées par une réconciliation ? Ces dernières semaines, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, ont laissé entrevoir la perspective d’une normalisation des relations. Celle-ci sera « progressive », a déclaré le chef de l’Etat turc le 29 août, et se concrétisera « si le gouvernement arménien est prêt à des avancées ». M. Pachinian a salué « des signaux positifs » auxquels il s’est dit prêt à répondre positivement si Ankara ne pose pas de « conditions préalables ».

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Début septembre, le chef du gouvernement arménien aurait proposé une rencontre au président turc par l’intermédiaire du premier ministre géorgien, Irakli Gharibachvili, selon la presse arménienne. Le secrétaire du Conseil de sécurité arménien, Armen Grigoryan, n’a pas démenti. « Nous pensons qu’un dialogue à un niveau élevé et au plus haut niveau est l’un des moyens de normaliser ces relations », a-t-il déclaré, vendredi 24 septembre.

Signe précoce de ce réchauffement, Turkish Airlines a été autorisée, dès janvier 2021, à survoler le territoire arménien lors de ses vols commerciaux vers Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan. Un petit pas comparé au lourd passif existant entre les deux voisins. Brouillées de longue date, notamment en raison de la non-reconnaissance par Ankara du génocide des Arméniens par l’Empire ottoman en 1915, la Turquie et l’Arménie n’ont pas de contacts diplomatiques, et la frontière qui les sépare est fermée depuis 1992.

L’ouverture d’un corridor

Le soutien de la Turquie à l’Azerbaïdjan turcophone, dans le conflit qui l’a opposé à l’Arménie, à l’automne 2020, pour le contrôle de l’enclave disputée du Haut-Karabakh, a remis du sel sur les plaies. Ankara, qui entraîne les militaires azerbaïdjanais et les fournit en équipements depuis plus de dix ans, a impliqué son armée, non pas sur le terrain, mais dans la planification des opérations. Des officiers turcs étaient à la manœuvre, supervisant entre autres l’utilisation des drones armés Bayraktar TB2, le fleuron de l’industrie militaire nationale, en plein essor. L’aide militaire turque a été décisive, permettant à Bakou de reprendre le contrôle d’une partie de l’enclave et des sept zones tampons tout autour.

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La victoire écrasante de l’Azerbaïdjan n’a pourtant pas apporté les gains géopolitiques espérés par la Turquie, non conviée aux négociations ayant abouti au cessez-le-feu du 9 novembre 2020 sous l’égide du président russe, Vladimir Poutine. En revanche, l’accord signé à Moscou prévoit l’ouverture d’un corridor routier reliant la Turquie à l’Azerbaïdjan, vers la Caspienne, via l’enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan.

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