ARMENIE - Combien restent encore sur place ? Quelques centaines, des milliers tout au plus. Alors que d’après les chiffres officiels, environ 120 000 Arméniens vivaient dans la république séparatiste autoproclamée du Nagorny Karabakh, le gouvernement a indiqué ce samedi 30 septembre que 100 000 réfugiés sont arrivés dans le pays ces derniers jours.
« Il reste tout au plus quelques centaines de fonctionnaires, d’urgentistes, de bénévoles et de personnes ayant des besoins spéciaux, qui se préparent également à partir », a écrit sur X (ex-Twitter) l’ancien médiateur des droits du Nagorny Karabakh, Artak Beglarian, précisant que ces informations ne sont « pas officielles ».
Au même moment, c’est Nazeli Baghdassarian, la porte-parole du Premier ministre arménien Nikol Pachinian, qui évoquait le chiffre effrayant de 100 000 réfugiés. Dans le week-end, une mission de l’Onu doit arriver au Nagorny Karabakh pour évaluer principalement les besoins humanitaires, alors que l’organisation n’avait pas eu accès à cette région « depuis environ 30 ans ».
L’enclave a décrété jeudi la dissolution « de toutes les institutions gouvernementales (...) au 1er janvier 2024 », signant la fin de l’existence de « la République du Nagorny Karabakh » autoproclamée il y a plus de trois décennies. C’est par peur des représailles, que l’immense majorité des habitants de cette région ont quitté leur foyer, brûlant leurs effets personnels et s’engageant dans la colonne des réfugiés. Ce qui, pour beaucoup, est tout simplement une « épuration ethnique ».
Cette région à majorité chrétienne, qui avait fait sécession de l’Azerbaïdjan à majorité musulmane à la désintégration de l’URSS, s’est opposée pendant plus de trois décennies à Bakou, notamment lors de deux guerres entre 1988 et 1994 et à l’automne 2020.
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