Depuis près de dix ans, 600 000 Syriens de confession chrétienne ont quitté leur pays. Instrumentalisée d’un côté par le régime de Bachar al-Assad, ciblée par des groupes djihadistes de l’autre, cette communauté a souvent été incomprise, chez elle comme en dehors.
- Pourquoi on en parle
“Pire catastrophe” depuis 1945
La fin de cet hiver marquera le dixième anniversaire des premières manifestations contre le régime syrien. Elles furent l’étincelle d’un conflit dans lequel l’ONU voyait – déjà en 2017 – la « pire catastrophe provoquée par l’homme depuis la Seconde Guerre mondiale ». La présence chrétienne de ce pays s’est réduite au moins de moitié. Victimes de la logique du « moins pire » qui voit s’opposer le péril terroriste à une dictature, les chrétiens syriens ont longtemps préféré s’emmurer dans un silence prudent… que seul l’exil a pu en partie briser.